Historique

En 1828, suite à la Sainte Alliance, Neuchâtel devient suisse mais en même temps redevient à moitié prussien. La Chaux-de-Fonds est la ville la plus peuplée du canton. Détruite dans sa quasi totalité un quart de siècle plus tôt par un terrible incendie, la ville s’est admirablement et rapidement remise. Sous l’impulsion de l’industrie horlogère naissante puis florissante, le caractère des Chaux-de-Fonniers change puis se modèle et se raffermit dans ses différences essentielles d’avec le noble faubourg du chef-lieu, Neuchâtel. La pensée, plus la volonté républicaine et helvétique, s’installent ici pour ne faire que croître et embellir. C’est à ce moment-là que se conclut le pacte qui va indissolublement lier les Armes-Réunies à la République.

Il existait depuis 1788 un corps de musique également formé de républicains, lequel dut céder le pas à la Musique des Carabiniers. Trois trompettes, issues du corps de carabiniers, fondèrent en 1828 la Musique Militaire Les Armes-Réunies, appelée alors Musique des Carabiniers. La société prit corps et statuts le 13 août 1831, année même de la malheureuse tentative révolutionnaire de Bourquin.

Le 4 septembre 1835, l’assemblée des sociétaires est présidée par le secrétaire. On n’a pas élu de président par prudence, pour ne pas faire porter à un seul l’écrasante responsabilité des actes collectifs des Armes-Réunies, considérées comme malicieux et malfaisants en haut lieu.

Le premier uniforme est confectionné en 1839, en vue de la participation au Tir fédéral de Soleure l’année suivante. Notre Musique va en effet accompagner la Société de tir Les Armes- Réunies, avec laquelle des liens d’étroite amitié se sont noués. Mais les deux sociétés ne vont pas s’y rendre seules : elles seront en effet entourées d’un millier de Neuchâtelois proscrits. La Musique est invitée le 15 août 1840 au tir annuel de la Société de tir, durant laquelle les musiciens sont nommés « membres honoraires de la Société de tir des Armes-Réunies ». Baptisée ce jour-là du titre de « Musique des Armes-Réunies », notre société ne peut le porter aussitôt. Elle le revendiquera comme un privilège en 1848. Réaction rageuse du gouvernement, qui à la suite de quelques incidents va dissoudre la Société de tir, interdire à la Musique de jouer en rues, de tenir répétition et de revêtir l’uniforme. En septembre 1842, lors de la visite du roi de Prusse, les musiciens présentent une requête en levée d’interdiction, mais « oublient » d’aller porter aubade à leur très gracieux souverain. Les mesures édictées par le gouvernement royaliste sont levées en 1845, à condition que la société change de nom et abandonne l’uniforme. Cependant, c’est avec la Révolution de 1848 que Les Armes-Réunies font leur retour officiel. Et quel retour, puisque l’installation du nouveau gouvernement républicain se fait sous l’harmonieuse égide de notre musique. Elle sera, quelques jours plus tard, nommée officiellement Musique Militaire du district de La Chaux-de-Fonds.

En 1856, lors de la tentative de coup d’Etat royaliste, heureusement déjoué, notre corps de musique est chargé de monter la garde de l’Hôtel de Ville. La réorganisation de l’armée suisse en 1877 supprime les anciennes musiques militaires qui deviennent des sociétés civiles. Dès lors, en souvenir de son ancienne structure, la société a toujours gardé son nom de Musique Militaire, jusqu’en 1994, année où la société prit l’appellation de Musique d’Harmonie.

Durant leur premier siècle d’existence, les Armes-Réunies auront l’occasion de participer à plusieurs manifestations d’envergure, telles le concours international de musique au Havre en 1873, le 600ème anniversaire de la Confédération, ou encore le cinquantenaire de la République et canton de Neuchâtel.

En 1928, notre société fête son centenaire, avec entre autres festivités un grand Concert de Gala à la Salle communale.

Sous la baguette de chefs prestigieux, la société va avoir son heure de gloire dans les années cinquante. Les septante dernières années donneront l’occasion aux Armes-Réunies de parcourir la Suisse et l’Europe et de participer aux fêtes les plus prestigieuses comme aux fêtes de villages, simples mais conviviales par définition.

En 2003, nous avons fêté les 175 ans de cette vieille dame, qui sait rester jeune dans ses structures et dans sa musique.

Et l’histoire continue… à nous de porter notre société avec honneur dans les années à venir !

Directeurs

2016-...                     Ludovic Huguelet
2004-2015               Claude Surdez
2001-2004               Claude Torriani
1999-2001               Rodolphe Moser
1996-1999               Benjamin Chaboudez
1993-1995               Olivier Chabloz
1988-1993               René Michon
1987                         Patrick Lehmann
1976-1986               Charles Frison
1971-1976               Alin Delmotte
1946-1970               René De Ceuninck
1939-1946               Daniel Pieron
1930-1939               Antoine Quinet
1923-1930               Georges Duquesne
1912-1922               Léon Fontbonne
1903-1912               Robert Kühne
1901-1902               Hector Mattioli
1899-1901               Vinrent Joseph Jung
1899                         Jules Verthier
1876-1899               Sébastien Mayr
1875                         Zanichelli, Dietrich
1871-1872               Schneider
1871                         Paul-Emile Vuille
1862-1864               Hartung
1858-1859               C.-M. Vet
1844-1875               Nicolas Lampart
1828-1844               Sylvain Lupold
                                  Edouard Thurner
                                  W. Groschel